Notre corps nous est difficile en ce sens que, dès qu’il ne reçoit pas d’ordres, il prend le commandement ; mais en revanche il est ainsi fait qu’il ne peut être disposé de deux manières en même temps ; il faut qu’une main soit ouverte ou fermée. Si vous ouvrez la main, vous laissez échapper toutes les pensées irritantes que vous teniez dans votre poing fermé. Et si vous haussez seulement les épaules, il faut que les soucis s’envolent, que vous serriez dans la cage thoracique. C’est de la même manière que vous ne pouvez à la fois avaler et tousser, et c’est ainsi que j’explique la vertu des pastilles. Pareillement vous vous guérirez du hoquet si vous arrivez à bâiller. Mais comment bâiller ? |
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On y arrive très bien en mimant d’abord la chose, par étirements et bâillements simulés ; l’animal caché, le même qui vous donne le hoquet sans votre permission, sera mis ainsi dans la position de bâiller, et il bâillera. Puissant remède contre le hoquet, contre la toux et contre le souci. Mais où est le médecin qui ordonnera de bâiller tous les quarts d’heure ? » |
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Alain, Propos sur le Bonheur, XVII – Gymnastique |
Pendant les sessions de Yoga, j’entends souvent d’autres « bruits » que celui d’Ujjayi ou de mantras… Curieusement, au lieu de m’agacer, ces bâillements – car voici les responsables ! – me détendent, même si personnellement je bâille peu en cours. Il y a des spécialistes du bâillement ! Comme si celui-ci faisait partie intégrante des postures. Mais tout d’abord, voyons ce qu’est un « bâillement ».
Introduction au bâillement
d’après un article de [Passeport-santé]
Jusqu’au siècle dernier, on pensait que bâiller permettait l’oxygénation du cerveau, mais cette théorie a par la suite été écartée.
En fait, le bâillement serait déclenché par une augmentation de la température du cerveau [1], qui se produit souvent lorsque nous sommes fatigués, que nous nous ennuyons, qu’il fait chaud ou que nous sommes malades.
Bâiller a un effet thermorégulateur qui nous permet de retrouver de la vigilance.
Quand nous bâillons, nous faisons de l’apnée, certes une seconde à peine, et nous ne nous en rendons pas toujours compte. Cela correspond à l’instant entre l’inspiration et l’expiration, pendant lequel nous entendons d’ailleurs moins bien. En savoir +